Bruxelles, années quatre-vingt-dix. Deux femmes travaillent dans le même bureau des Institutions européennes. L’une d’elles (la narratrice) est belge. Son compagnon est parti pour la Patagonie, alors qu’elle a la responsabilité de leurs enfants et d’une grande maison ruineuse. L’autre, Hildegarde, est allemande. Elle souffre d’une étrange maladie : elle ne supporte plus la lumière. Consciente de la disparition progressive d’Hildegarde, la narratrice décide d’écrire sur son évanescente amie. Ainsi s’élabore dans une sorte de ferveur ce qui ressemble à une enquête sur l’Adorante. Qui est cette femme en cours de métamorphose, dont le passé fut marqué par la guerre, par une relation incestueuse avec son frère, par un mariage arrangé et la mort de son enfant ?
Claudine Tondreau (Mons, 1949) a abordé le thème de l’enfance face à la nature et à la violence dans un premier roman, Paspalum (Le Cri, 2003), qui se déroulait au Kivu en 1960. L’Afrique reste discrètement présente dans son second roman, L’Œil du Crocodile (Le Cri, 2008), où la solitude des personnages les mène jusqu’à la folie – ou la reconstruction – alors que les repères extérieurs s’évanouissent. Dans L’Adorante, la scène sur laquelle se joue l’intrigue est l’écriture elle-même, quand la réalité devient l’artifice et que la fiction se confond avec le réel, soit le miroir de la vie insaisissable. Avec une sensibilité poétique proche du réalisme magique, Claudine Tondreau confirme ici sa place originale parmi les auteurs belges de langue française.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).