Des textes de Jean Muno (1924-1988), l'un des grands écrivains de langue française, des dessins au trait de Royer, le grand dessinateur du Soir, réunis dans un livre incontournable.
« L’un prend les choses au mot, l’autre les pêche à la ligne. Jean Muno et Royer avaient tout pour s’entendre. Les personnages de Royer sont nos délégués dans un espace épuré, qui met à nu ses absurdités, ou du moins ses logiques qui ne sont pas encore admises. Le rire que ces planches suscitent en devient étrange, inquiétant, vertigineux. Muno, lui, a d’abord soin de nous rassurer. Mais, bientôt, le langage impose ses lois, prend le pas sur l’anecdote, lui confère une autre dimension, et nous induit, lentement mais sûrement, en incertitude. L’alternance de ces deux univers cousins, à la faveur de ce livre qui les fait se rencontrer et se répondre est, pour le lecteur, l’occasion d’une fabuleuse échappée belle aux contingences du quotidien, ou l’invite, guidé par les images de l’un et les fables de l’autre, à ne plus se le tenir pour dit, à ne plus croire que tout est déjà vu : on en sort le regard lavé, et le vocabulaire remis à neuf. Quelle cure de lucidité ! » (Jacques De Decker)
Jean Muno (1924-1988), pseudonyme de Robert Burniaux, est une des personnalités les plus attachantes des lettres belges du siècle dernier. Ses récits, qu’il s’agisse de nouvelles ou de romans, sont empreints d’un sens aigu de l’insolite et d’une dérision nourrie d’un humour raffiné qu’une révolte contenue rend d’autant plus mordant. Son œuvre très personnelle est jalonnée de romans au fantastique quotidien (L’homme qui s’efface, Le Joker, L’Hipparion) et de recueils de nouvelles magistrales (Histoires griffues, Histoires singulières qui lui valut le prix Rossel) qui font de lui un représentant majeur de l’école belge de l’étrange illustrée par Jean Ray, Thomas Owen ou Jean-Baptiste Baronian. Son œuvre recèle aussi le texte majeur qu’est Ripple-marks, plongée autobiographique d’une lucidité ironique, et la décapante Histoire exécrable d’un héros brabançon.
En savoir plusRaoul, Jean, Joseph chevalier Debroeyer (alias Royer), né le 3 octobre 1933 à Ruisbroek est dessinateur de presse et caricaturiste belge.
Il est diplômé de l'Institut supérieur Saint-Luc à Bruxelles.
Royer commence sa carrière à l’hebdomadaire Pourquoi pas ? réalisant plusieurs dessins de couverture. Dix ans plus tard, il est engagé par un bureau de publicité avant de s’installer comme indépendant. Il se met rapidement au dessin politique et humoristique.
En 1979, Royer entame sa collaboration avec le journal Le Soir, pour lequel il publie son dessin quotidien.
En 1986, le musée d’Ixelles a organisé une grande exposition de ses dessins, honorée d’une longue visite du roi Baudoin.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.