Wilhelm Busch (1832-1908) est certainement l’un des plus grands humoristes allemands de la seconde moitié du XIXe siècle. Ses nombreuses « histoires illustrées » font de lui un génial précurseur de la « bande dessinée ». À l’image de la célèbre formule du journal Tintin, elles s’adressent en réalité à un public très vaste, celui des « jeunes de 7 à 77 ans ». En effet, elles peuvent se lire à plusieurs niveaux (iconique, littéraire, interactif et philosophique).
Peintre-poète, aussi doué comme dessinateur que comme narrateur, Wilhelm Busch incarne, comme le fera plus tard Hergé, l’idéal de l’homme complet, du « dessinnarrateur », dans une discipline où l’osmose entre le dessin et l’écriture est si difficile à réaliser. Son humour, présent non seulement dans ses croquis, mais aussi dans son texte, jaillit surtout de la confrontation entre l’image et la lettre. Wilhelm Busch réussit par là à tempérer une vision profondément pessimiste du monde, héritée de ses années de jeunesse et confirmée par la lecture tardive du célèbre philosophe Arthur Schopenhauer.
À part le célèbre récit illustré Max und Moritz, l’univers de Wilhelm Busch est finalement peu connu du public francophone. En voici l'une des plus marquantes de cet ancêtre illustre de la bande dessinée européenne.