Dans ce numéro 2 : Roger Bodart, Thérèse je t’écris, 5 / Yves-William Delzenne, La Vie d’Artiste, 9 / Marcel Proust, L’Indifférent, 23 / Wilhelm Busch, Le Bain chaud, 31 / Annie Massacry, Tandis que j’agonise, 39 / Georges Chapouthier, Le Fable de Georgette…, 69 / Véronique Bergen, Bonnie et Clyde, 73 / Albert Ayguesparse, Le mauvais rêve, 105 / Max Elskamp, L’alphabet de Notre-Dame la Vierge, 117 / Robert Verdussen, La Belgique, quand même, 151
Yves-William Delzenne fut galeriste et commissaire d’expositions d’art contemporain. Le théâtre de L’Esprit Frappeur créa sa pièce Les Désirables. Éternel voyageur dans l’Europe des Arts, il trouve son inspiration en Inde pour D’un dieu ténébreux, fascinant roman qui mit l’accent sur la singularité de son œuvre. Il a publié Un aussi long voyage (2019) et Journal de printemps (2021) et La vie amoureuse (2023) aux éditions Samsa. Delzenne compte parmi les plus grands écrivains.
En savoir plusMarcel Proust (1871-1922) est un écrivain français, dont l’œuvre principale est la suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu (publiée entre 1913 à 1927). Parue dans une revue éphémère, L’Indifférent semble oubliée de tous. Elle avait été publiée en 1896, dans La vie contemporaine. On peut penser qu’elle fut écrite en 1893. Proust avait alors vingt-deux ans.
En savoir plusWilhelm Busch (1832-1908) est certainement l’un des plus grands humoristes allemands de la seconde moitié du XIXe siècle. Ses nombreuses « histoires illustrées » font de lui un génial précurseur de la « bande dessinée ». À l’image de la célèbre formule du journal Tintin, elles s’adressent en réalité à un public très vaste, celui des « jeunes de 7 à 77 ans ». En effet, elles peuvent se lire à plusieurs niveaux (iconique, littéraire, interactif et philosophique).
Peintre-poète, aussi doué comme dessinateur que comme narrateur, Wilhelm Busch incarne, comme le fera plus tard Hergé, l’idéal de l’homme complet, du « dessinnarrateur », dans une discipline où l’osmose entre le dessin et l’écriture est si difficile à réaliser. Son humour, présent non seulement dans ses croquis, mais aussi dans son texte, jaillit surtout de la confrontation entre l’image et la lettre. Wilhelm Busch réussit par là à tempérer une vision profondément pessimiste du monde, héritée de ses années de jeunesse et confirmée par la lecture tardive du célèbre philosophe Arthur Schopenhauer.
À part le célèbre récit illustré Max und Moritz, l’univers de Wilhelm Busch est finalement peu connu du public francophone. En voici l'une des plus marquantes de cet ancêtre illustre de la bande dessinée européenne.
En savoir plusAnnie Massacry est née à Saint-Denis-du-Sig en Algérie. Après des études de langue et civilisation espagnoles à la Sorbonne et une carrière de professeur, elle se consacre à l’écriture. Sa formation universitaire et son éclectisme la portent tout naturellement vers des styles et des univers littéraires multiples. Après l’épopée et la veine hispanique dans Nos vies sont des rivières (2015), le roman naturaliste à la française avec Les épopées tranquilles (2017), elle dévoile, avec Julio et moi (2019), une nouvelle facette de son talent : son style, brillant, rappelle les épistoliers du xviiie siècle. Elle publie ensuite Angola, entre les brumes de nos mémoires (2020), où son art de conteuse flirte avec Joyce, Faulkner et Borges. En 2023 elle nous tisse, avec À l’ombre des volcans, une intrigue policière surprenante. Et elle nous prouve aujourd’hui, avec Tandis qu’elle agonise, son fabuleux talent de nouvelliste. Il faut lire Annie Massacry !
En savoir plusGeorges Chapouthier (1945- ) est un neurobiologiste et philosophe français, aussi poète (sous le nom de Georges Friedenkraft). Il a été directeur de recherche au CNRS. En biologie, il est spécialiste de la mémoire. En philosophie, il a montré la complexité des organismes vivants, et a développé le concept de « mosaïque du vivant » ; spécialiste des chimpanzés, il a étudié les rapports entre humanité et animalité, et est actif dans la défense des droits des animaux. Il est notamment l’auteur de « L’homme, ce singe en mosaïque » (éd. Odile Jacob, 2001) et de « Kant et le chimpanzé : essai sur l’être humain, la morale et l’art » (éd. Belin, 2009). Son dernier essai vient de paraître : « Sauver l’homme par l’animal » (éd. Odile Jacob, décembre 2020).
En savoir plusAlbert Ayguesparse (1900-1996) est l’auteur de romans (dont Notre ombre nous précède, prix Rossel 1952), de nouvelles, d’essais et d’une bonne vingtaine de recueils de poèmes qui le situent au premier rang de la poésie internationale. Élu en 1961 à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, il fut également le directeur de la revue Marginales de 1945 à 1991. Il a reçu, entre autres, le grand prix de Poésie Albert Mockel et le prix quinquennal du couronnement de carrière.
En savoir plusMax Elskamp (1862-1931), poète symboliste belge francophone. Il est influencé par les mouvements littéraires français, et rencontre Verlaine et Mallarmé. Cependant, sa poésie reste profondément belge. Elskamp s’exprime dans une langue en mutation, influencée par le bilinguisme franco-néerlandais et reflétant parfois des sentiments religieux. Les vers courts, distiques ou quatrains, caractérisent ses poèmes qui traitent de la vie de tous les jours et du folklore de sa ville natale, Anvers. Membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises, il manifeste aussi un intérêt pour le bouddhisme, pour le folklore flamand, pour la gravure, pour les cadrans solaires et pour les astrolabes.
En savoir plusRobert Verdussen, journaliste pour le quotidien La Libre Belgique, a suivi les événements du Moyen-Orient, depuis la guerre des Six jours en 1967 jusqu’aux accords d’Oslo et leurs suites dans les années 1990. Il a rencontré les principaux acteurs de ces événements, parmi lesquels Yasser Arafat, Shimon Pérès, Anouar el Sadate, le roi Hussein… Comme tous les journalistes qui, à Bruxelles, couvraient à l’époque l’actualité de cette région du monde, il a été en rapport régulier avec Naïm Khader.
En savoir plusVéronique Bergen est philosophe, romancière et poète. Membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, elle a publié des romans, des fictions (notamment Icône H. Hélène de Troie?; Ulrike Meinhof?; Tous doivent être sauvés ou aucun?; Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent?; Janis Joplin. Voix noire sur fond blanc), des essais (entre autres Marie-Jo Lafontaine?; Barbarella. Une Space Oddity?; Fétichismes ; Luchino Visconti. Les promesses du crépuscule?; Horses de Patti Smith…).
Membre du comité de rédaction de la revue Lignes, elle collabore à diverses revues.
En savoir plusFlorence Richter est criminologue. Elle a été analyste criminelle au commissariat de Molenbeek (Bruxelles), éditrice à La Renaissance du Livre, journaliste (notamment à la rubrique "Débats" de La Libre Belgique), administratrice-déléguée des Midis de la Poésie, chercheuse universitaire (U.L.B. et U. Saint-Louis-Bruxelles). Elle travaille aujourd'hui au ministère de la Culture comme rédactrice en chef de Saison.Culture, revue professionnelle de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles. Florence Richter est la fille de l'écrivain Anne Richter, et la petite-fille du poète et essayiste Roger Bodart et de la romancière Marie-Thérèse Bodart. F. Richter a publié un essai Ces fabuleux voyous : crimes et procès de Villon, Sade, Verlaine, Genet (2010), et trois fictions qui se présentent comme un triptyque où l'on retrouve le personnage de Rose : le conte philosophique La déesse et le pingouin (2014), le roman-pamphlet Qui est Georgette ? (2019), et l'épopée Rose étrange au Mont des Arts (2023). La fiction de F. Richter relève de l'étrange et de l'écoféminisme militant.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).