Son inlassable activité de conférencier, de préfacier, de découvreur, ses multiples initiatives d’animateur, ses responsabilités dans le secteur des Lettres avaient fait de lui à la fois un personnage public, sinon officiel, et une silhouette en vue, sinon enviée, de notre vie intellectuelle.
Lecteur infatigable, merveilleusement cultivé, se faisant à tout et à tous avec une aisance déconcertante, brillant de l’intelligence la plus vive, n’évitant pas le paradoxe, orateur à la voix toute ensemble fragile et solide, séduisant, souriant, accueillant, important homme couvert d’auteurs (selon l’expression de Charles Du Bos), Roger Bodart était dans toute la force du terme, un homme heureux, un homme comblé à qui tout ce qu’il avait entrepris semblait avoir réussi (…).
Et cependant, une sorte de mystère l’enveloppe dès alors, que les commentaires les plus lucides ne percent pas à jour. On dirait que quelque chose d’inquiet, d’intense, peut-être de dramatique – qui affleure surtout en poésie – ne se fait pas entièrement entendre au degré de violence, d’urgence où le vit le poète (…).
Si c’était que ses contemporains, y compris ses amis, hésitent à le suivre là où il convie, devinant que la littérature est ici moins en cause que le sang et que l’âme ? Lui-même au reste ne favorise-t-il pas cette réserve ? (…) Celle-ci est une aventure humaine et spirituelle avant d’être une aventure littéraire (…) une aventure portée chez lui à l’incandescence qui deviendra, par là, exceptionnelle, (…) recherche de la sagesse.
Roger Bodart (1910-1973) était poète, essayiste, journaliste à l’I.N.R. (ancienne RTBF) et au Soir, académicien, Directeur du Service des Lettres, et co-fondateur des Midis de la Poésie. Il a été l’époux de la romancière Marie-Thérèse Bodart, le père de l’écrivaine Anne Richter, et le grand-père de l’autrice Florence Richter.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.