« Le premier tort de l’homme, c’est de vouloir tout comprendre. Le second, c’est d’expliquer aux autres ce qu’il a compris. (…)
Dante s’est risqué à une description du Paradis dans un effort aussi ambitieux que peu convaincant. Il réussit mieux l’Enfer où il put fourrer tous ses ennemis. (…)
– Rassurez-vous, répondit Confucius. La liberté, c’est un de ces mots alouettes qui éblouissent les humains. Mais c’est un mot dénué de sens. Toutes les révolutions le prouvent. Les humains se battent pour la conquérir, puis acceptent de nouvelles chaînes, parfois plus lourdes que celles qu’ils ont rompues. (…)
Comme de pauvres humains, les saints vibraient d’espoir parce qu’ils allaient assister à un Événement encore plus considérable que celui qu’ils venaient de vivre. Ils allaient assister au Concile des dieux. (…)
Des messagers véloces s’étaient rendus à tous les paradis jusqu’aux plus humbles, pour y porter les invitations. Ils n’avaient pas oublié les lieux aujourd’hui désaffectés comme l’Olympe et le Walhalla. Partout ils avaient reçu le meilleur accueil, sauf dans les régions paradisiaques dévolues aux peuples d’Afrique et d’Océanie. (…)
Une autre difficulté surgit à cause des observations formulées par plusieurs personnages bibliques des plus anciens et des plus honorables. Moïse, Abraham, Isaac, Jacob, Loth, David, Salomon, Job et Jonas, pour s’en tenir aux principaux. Ne jouissaient-ils pas de l’étonnant privilège d’être à la fois des héros de la Thora juive, de la Bible chrétienne et du Coran musulman ? Ce succès, pour être unique, ne manquait pas de les troubler. Comment aborder l’Éternel ? … »
Roger Avermaete (1893-1988), homme de lettres, romancier, dramaturge, essayiste, critique d’art, dessinateur, animateur et pédagogue, fonde en 1919 le groupe Lumière avec des intellectuels d’avant-garde. Il est fondateur et directeur de l’École des Métiers d’art à Anvers (1926). Membre de l’Institut de France et de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.