La Belgique est un pays complexe mais passionnant. Pour le comprendre, il faut rechercher dans l’Histoire les fils qui ont, depuis 1830, tissé la trame de ses institutions, de ses structures économique et sociale, des contentieux idéologiques et communautaires, des modèles de « pacification ».
C’est l’objectif que se sont fixé Els Witte, Alain Meynen et Dirk Luyten dans ce livre qui, désormais, fait autorité. La traduction en langue française du travail de ces trois professeurs à la Vrije Universiteit Brussel, répond sans conteste au besoin croissant des lecteurs à disposer d’un livre d’histoire qui soit autre chose qu’une simple énumération de dates et d’événements.
Pour Els Witte, qui dirige depuis des années cette publication, la politique est indissociable des changements économiques et sociaux. Elle est essentiellement affaire de pouvoir.
C’est dans cette perspective que les auteurs analysent les grands champs de tension de l’Histoire politique de la Belgique : les rapports entre capital et travail, les groupes de pression et leurs moyens d’action, les « familles » idéologiques et politiques, le rôle de la monarchie, la question communautaire, etc.
Partant de la Révolution de 1830,ils suivent le cheminement de ces conflits jusqu’au passé le plus proche, se risquant à dégager les grands axes d’une histoire politique rénovée.
Initié pour la première fois en 1981, cet ouvrage est, dans sa version en langue néerlandaise, réédité de manière récurrente. Il constitue, par l’originalité de son approche et son souci de confronter sans discontinuer l’histoire et l’actualité la plus immédiate, un outil précieux pour qui pense, comme Michelet, que « chaque époque rêve la suivante ».
Loin de prétendre imposer leur interprétation, les auteurs, attentifs aux acquis les plus récents des sciences historiques, sociales et politiques, s’efforcent de répondre aux questions de notre temps, tout en évitant l’écueil d’un « objectivisme » peu stimulant.
Cette version française était très attendue.
Els Witte (Anvers, 1941) a étudié l’histoire à l’université de Gand et enseigné l’histoire contemporaine à la Vrije Universiteit Brussel à partir de 1974. Elle s’intéresse principalement à la révolution belge de 1830 et à la période postrévolutionnaire, ainsi qu’à de nombreux aspects des développements politiques belges aux XIXe et XXe siècles. Recteur de la VUB de 1994 à 2000, elle est depuis 1988 membre de l’Académie royale flamande de Belgique. Elle est également l’auteur principal de Politieke geschiedenis van België sinds 1830 (2007). Nous lui devons aussi La Construction de la Belgique, 1828-1847 (Bruxelles, 2010).
En savoir plusDirk Luyten est chercheur aux Archives nationales (Cegesoma), il œuvre depuis plus de vingt-cinq ans dans la recherche sur l’histoire socio-politique de la Belgique.
En savoir plusAlain Meynen (1955) a étudié l’histoire à l’Université de Bruxelles. Dans les années ’80, il a été assistant à cette université, en particulier dans les cours d’histoire contemporaine. Au début des années ’90, il a travaillé comme chercheur à des rapports gouvernementaux sur la politique de migration, l’exclusion, la pauvreté et l’insécurité. Il a publié des articles sur la politique économique et sociale, l’économie politique, l’histoire belge de l’après-guerre et l’histoire des systèmes de pensée : le fascisme et le racisme.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.