Ce petit livre, trouvé jadis au hasard d’une flânerie chez un bouquiniste était surprenant.
Ce n’était pas de l’histoire écrite et orientée, a posteriori, par les vainqueurs pour servir une pensée consensuelle et préconvenue, mais un véritable reportage des récits pris sur le vif, dans l’aveugle tâtonnement des combats et dans la confusion des intentions.
Je me suis pris de passion pour ces textes publiés à Paris et à Lille par des réfugiés politiques belges qui les ont rassemblés et imprimés, à mesure qu’ils leur parvenaient. (…)
Profondément ému, j’ai décidé de faire connaître ce texte au public car il rapportait et mettait en lumière des faits peu soulignés dans nos livres d’histoire mais essentiels pour éclairer les mobiles principaux des révolutionnaires et notamment les tentions linguistiques, juridiques, religieuses et économiques. (…)
Je suis resté perturbé par l’ironie quasi métaphysique qui se dégage de ce texte, à la vue de ce pays qui s’est construit dans un élan et une exaltation générale sur l’affirmation d’une identité belge qui aujourd’hui se délite dans l’amnésie et l’indifférence.
Les révolutionnaires de 1830 qui écrivaient le « Précis
» se revendiquaient comme Belges. Remettre leurs discours aujourd’hui à l’affiche me semble salutaire pour que chacun se penche sur les fondements objectifs d’un État à propos de la disparition duquel nous serons peut-être amenés à prendre parti dans un avenir proche… (Jean-Claude Idée, septembre 2018)
Jean-Claude Idée est un homme de théâtre aux multiples facettes : enseignant, metteur en scène, metteur en ondes, auteur, adaptateur. En 1989, il fonde le Magasin d’Ecriture Théâtrale dont la mission est d’aider à l’émergence des littératures théâtrales contemporaines. En 2012, il crée les Universités Populaires du Théâtre dont l’ambition est de rendre la Raison populaire.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).