Ce serait une belle revanche sur ces dernières années où leur vie s’était cantonnée à ces quatre murs, avec comme unique passe-temps, les activités pour moribonds que cette résidence offrait. Elles détestaient les films en noir et blanc, les coupes à bigoudis offertes par des coiffeurs débutants et, surtout, le bingo où on gagnait des compotes de pommes plutôt que de l’argent…
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Marta et Rubie s’apprêtaient à recevoir leurs clients. Les deux femmes, d’une humeur exquise ajustaient leurs victuailles, transformant ainsi leur petite chambre en magasin élégant et bien achalandé. Elles avaient en tête de quitter cet établissement et de se prendre une mini-maison avec une aide à domicile qui veillerait sur elles. Ce serait une belle revanche sur ces dernières années où leur vie s’était cantonnée à ces quatre murs, avec comme unique passe-temps, les activités pour moribonds que cette résidence offrait. Elles détestaient les films en noir et blanc, les coupes à bigoudis offertes par des coiffeurs débutants et, surtout, le bingo où on gagnait des compotes de pommes plutôt que de l’argent…
Bellina Welner-Goldberg est née en 1969 à Bruxelles. Après des études de marketing et de communication, elle s’installe en Israël où elle travaille brièvement comme scénariste pour des publicités et des programmes télévisés. Son métier (marketing et vente) la pousse à voyager de manière intense, ce qui lui permet de rencontrer toute sorte de personnalités et de cultures différentes. De ce « kaléidoscope » du genre humain, elle avait tiré deux nouvelles irrésistibles, Le Spleen ashkénaze, suivi de Le Nombril, aux éditions Samsa en 2020. Dans ce nouveau roman, elle nous revient plus maître que jamais de son humour irrésistible.
Elle vit aujourd’hui entre Bruxelles et Tel-Aviv, où elle se consacre à l’écriture.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
« Il n’a jamais eu l’esprit pratique, mon Augustin ! C’est un rêveur, toujours dans la lune, dans les nuages, à cogiter, à se triturer les méninges ! Aucun sens des réalités ! Sauf pour sa carrière, il faut le lui reconnaître. Là, il a su y faire. Quand on pense qu’elle a commencé ici, dans un bled comme Thagaste, sa ville natale, il y a seulement quatorze…, non, même pas, il y a treize ans. Frais émoulu professeur ès lettres. Qu’est-ce que j’étais fière de lui, moi sa petite femme, quand je le regardais partir le matin à son cours. Je me tenais sur le seuil de la maison, notre petit loustic dans les bras, et je lui disais : “Fais au revoir à papa !” »