Dans la salle il faisait chaud. Trois radiateurs étaient tournés du côté de la jeune femme nue, impassible. Véra ajuste son regard, son être tout entier vers le corps étranger jusqu’à ce qu’elle ne voie plus rien sauf des lignes. D’abord, elle plie le fil de fer pour qu’il emprunte les axes de la position – dos bien droit, main droite sur la hanche, coude plié, poids du corps sur la fesse droite, tête légèrement tournée en arrière.
Στην αίθουσα είχε ζέστη. Τρεις σόμπες κοιτούσαν προς την πλευρά της γυμνής, ασάλευτης, κοπέλας. – Η Βέρα εστιάζει το βλέμμα, ολόκληρο το είναι της πάνω στο ξένο σώμα μέχρι που να μη βλέπει πια τίποτα άλλο εκτός από γραμμές. Πρώτα, λυγίζει το σύρμα για να πάρει τους άξονες της στάσης – ίσια πλάτη, δεξί χέρι στη μέση, αγκώνας γωνία, βάρος στο δεξί γλουτό, το κεφάλι ελαφρώς γερμένο πίσω –
Evi Anastasiadou est née en 1977 à Ioannina (Grèce). Elle passe sa jeunesse à Athènes puis se rend à Londres où elle entame des études d’architecture (Greenwich University) qu’elle achève à l’Université d’Athènes. Elle exerce ensuite l’architecture jusqu’en 2009, avant de consacrer totalement à l’écriture. Elle passera une année sur l’île de Patmos (mer Égée), dont elle tombe amoureuse et qui se devine à travers l’ensemble de son œuvre.
À travers tous nos sens, les récits d’Evi Anastasiadou ditillent, longtemps après leur lecture, leur parfum de méditerranée…
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).