Paternalisme : manière de commander avec une bienveillance autoritaire et condescendante.
Qu’on le veuille ou non, avant même d’être venus au monde, nous étions déjà, et de manière indissociable, « sujets de droit » et « sujets du droit », puisqu’à la fois, le droit nous institue comme des personnes et nous assujettit à ses commandements. La liberté qu’il nous octroie a pour double limite ce qu’il nous interdit et ce à quoi il nous oblige. Il n’y a pas d’échappatoire à ce sort : nous sommes bel et bien, en ce sens, les enfants du droit.
Or, quelle est la vocation du droit ? Au-delà le la simple coexistence pacifique entre les individus, condition de possibilité sine qua non de toute vie en société, le droit semble s’immiscer dans le champ de notre liberté individuelle pour nous contraindre à faire ou nous empêcher de faire ce qui devrait dépendre de notre seule volonté. Et cela au nom d’une certaine conception de ce que devrait être notre bien, voire dépendre notre bonheur. Comme si le droit savait mieux que nous-mêmes ce qui est bon pour nous au risque de nous infantiliser.
Cette critique est-elle justifiée ? La vision morale de l’homme qui se dégage de l’analyse à laquelle se livre cet essai est-elle insupportablement moralisatrice ? Ou bien se défend-elle au nom d’une conception de l’humain qui fait primer sa dignité sur sa liberté ? Le débat mérite, en tous cas, d’être posé, car ses enjeux sont considérables pour l’avenir de notre liberté.
Bruno Dayez est avocat au barreau de Bruxelles et chercheur associé à l’Université Saint-Louis. Il a notamment publié, chez le même éditeur?: Pourquoi libérer Dutroux?? Pour un humanisme pénal (2018), Les enfants du droit (2019), Lettre à une jeune pénaliste (2020), Lettre à mes Juges (2021), Lettre au procureur du Roi (2022), Réparer ou punir (2022).
En savoir plusStéphanie Manneh est avocate au barreau de Bruxelles.
En savoir plusManuela Cadelli est juge au tribunal de première instance de Namur depuis 1999, présidente de l’asbl Justice for Rule of Law, elle a présidé l’Association syndicale des magistrats entre 2013 et 2019.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).