« On engrange que ce qu’on peut », affirme un personnage de La Moisson des Orges. Parfois, on cherche un champ de blés, mais on ne récolte que la moisson des orges… Autrement dit, il faut accepter ses limites. Dans cette saga familiale, Luc est amoureux d’une mère et de sa fille. Toutes deux vont mourir, et il rejoint Paris pour se marier avec une femme qu’il n’aime pas. Toute sa vie est marquée par une recherche perpétuelle de lui-même, par une inquiétude qui se prolonge chez ses enfants. Sans doute le reflet de l’époque, car le roman se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors du terrible bombardement de Dunkerque en 1940. Mais il est aussi le reflet de cette réflexion sur la complexité humaine qui traverse toute l’œuvre de Marie-Thérèse Bodart, marquée par une vigueur mêlée de sensibilité et, toujours, inscrite dans la vie la plus prosaïque et quotidienne.
Marie-Thérèse Bodart a tenu un journal intime (à ce jour inédit), depuis l’âge de seize ans, et durant presque cinquante ans (entre 1926 et 1974). Même si l’histoire est imaginaire, La Moisson des orges est un écho aux années de guerre vécues par la romancière, avec son mari et sa petite fille (qu’elle transcrit dans son journal).
Marie-Thérèse Bodart (1909-1981) était romancière, dramaturge, et critique. Elle a été l’épouse du poète Roger Bodart, mère de l’écrivaine Anne Richter et grand-mère de l’autrice Florence Richter. Elle est enfin une des figures majeures des lettres belges, dont on poursuit la redécouverte. Marie-Thérèse Bodart a tenu une importante chronique littéraire dans la revue internationale Synthèses. Son œuvre est rééditée chez Samsa édition.
Ripple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).