– Qu’est-ce que tu fais, Jean ?
– Je te regarde. Comme tu la regardes, elle.
Dans la vie d’Audrey, il y a Jean. Et Audrey Hepburn.
Depuis toujours, elle collectionne les films, les bouquins et les revues qui parlent de la belle actrice. Les affiches... C’est facile, un peu comme avec ces gens qui collectionnent des figurines, on ne doit pas se casser la tête pour lui offrir un cadeau. D’ailleurs elle a tout. Elle va jusqu’à porter l’Interdit, son parfum. Tant qu’à s’appeler Audrey, autant l’être jusqu’au bout.
Mais elle sait que tout cela n’est que rêve.
Dans la vraie vie, Audrey s’inquiète de son image. Elle n’est pas très sûre d’elle. A la bibliothèque bruxelloise où elle travaille, elle est connue comme la spécialiste des biographies de femmes. Serait-elle féministe ? Ou simplement romantique ? Audrey cherche des miroirs. Elle aime les miroirs autant que la pluie. Quand on n’a ni fille ni sœur, ni même de véritable amie... Il y a bien sa mère. Ah ! Sa mère ! Audrey voudrait tant...
Une collègue demande à notre « biophage » de rédiger une vie de son père, dont on commémore le décès. Les rencontres que fera la narratrice autour du pianiste belge et de son univers, notamment celle de son ancienne femme de ménage, vont changer sa vie. Au point qu’elle en oubliera même de « vérifier sa tête » dans le miroir.
Pascale Toussaint est née à Bruxelles. Elle vit à la « Luzerne » où vécut le couple Scutenaire-Hamoir. Férue de littérature, elle l’enseigne et s’y consacre. Elle est romancière, poétesse, et cherche, dans ses essais, à partager son plaisir de « lire le belge ». Ainsi, après une première anthologie, C’est trop beau ! trop ! (Samsa, 2015), elle publie aujourd’hui Rions, il pleut.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).