Le 5 septembre 1569 s’éteignait à Bruxelles Pierre Bruegel, un peintre dans la quarantaine, père de trois enfants, paroissien de Notre-Dame-de-la-Chapelle. Son corps y repose depuis le jour de son enterrement. (…) Que sait-on, finalement de ce grand artiste ?
(…) Presque rien. Les seuls lettres et chiffres de lui se retrouvent dans ses dessins et tableaux. Voilà des indices que Bruegel nous a fréquemment laissés : la signature et la datation de ses œuvres. C’est là le point de départ tangible de toutes les tentatives de comprendre Bruegel. Et les œuvres de l’artiste en appellent, exclusivement, à l’image : dessins, estampes, tableaux. À l’époque de l’imprimerie, qui diffuse textes, idées et dessins à grande échelle, il ne fait aucun doute que Bruegel, s’il l’avait souhaité, aurait pu s’exprimer par des textes. Il ne l’a pas fait et c’est un choix. Lorsque Bruegel s’exprime, il utilise un langage visuel qui doit se suffire à lui-même.
Ce langage s’inspire souvent de la nature ou de scènes prises « sur le vif ». L’ambition de Bruegel, plus que de copier la nature, est d’insuffler la vie dans ses dessins, estampes et tableaux. L’artiste est un créateur, il conçoit un univers pictural et lui confère une vie propre. (…)
L’œuvre de Bruegel qui nous est parvenue à ce jour consiste en une quarantaine de tableaux, autant de dessins, et environ 80 gravures, plus des œuvres à l’attribution discutée et des compositions connues par des copies. (…) C’est au cours des années 1562-1568 que Bruegel exprime toute la mesure de son talent de peintre ; les années, précisément, où l’artiste vit et travaille à Bruxelles.
(…) C’est à Bruxelles que s’épanouit pleinement le génie de Bruegel en tant que peintre. Est-ce purement accidentel ou existe-t-il un lien plus fondamental entre Bruxelles et l’activité du peintre ? À différents points de vue, ce lien ne semble pas fortuit ; il s’avère même un élément clé pour comprendre le peintre Pierre Bruegel l’Ancien.
Ainsi, pour tenter de comprendre Bruegel, nous proposons l’itinéraire suivant. Que représente Bruxelles dans le parcours de l’artiste ; quels sont les liens entre les tableaux qu’il peint à Bruxelles et la ville où il habite, vit et travaille ; quelles sont les traces de Bruegel à Bruxelles ?
(ICONOGRAPHIE)
Vincent Delannoy est journaliste, historien, philologue, auteur et essayiste belge, né à Kinshasa en 1972. Il traite régulièrement de sujets qui portent sur l’Afrique. Son travail se base sur une large documentation, journalistique et historique, présentée généralement sous la forme de récit. Historien formé à l’UCL, il collabore aussi à la traduction d’ouvrages scientifiques et de vulgarisation. Il est cousin de l’écrivain et musicologue Luc Delannoy, arrière-petit-fils de l’archéologue Louis Siret.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).