« La Mouette confronte constamment unité et multiplicité. Face à l’âme qui assimile tous les êtres, Satan a le désir d’un homme… Parmi tous les animaux de la propriété – les abeilles crèvent, les vaches crèvent, ricane Sorine –, un chien hurle et un cheval fait défaut pour braver la tempête… De toutes les mouettes qui tournent autour du lac, une seule est tuée par Kostia et empaillée grâce à Chamraev. Nina ne choisit qu’un seul livre de Trigorine, et, à l’intérieur de celui-ci, une phrase. (…) L’évocation de chefs historiques comme César ou Agamemnon à divers moments de la pièce, ou encore le souvenir d’artistes d’exception, participent également de cette tension entre l’individu qui sort du lot et le groupe dont il est issu… »
Vincent Radermecker (1960), de nationalité belge, a suivi une double formation, celles de comédien et d’historien. Dix ans consacrés aux arts de la scène (comédien, animateur, metteur en scène) l’ont vu notamment dans le rôle de Frankenstein, et dans la pièce Le Jour où Marry Shelley rencontra Charlotte Brontë d’Eduardo Manet… Comme historien, il a travaillé à La Fonderie (Centre d’histoire et d’actualité économique et sociale). Enseignant par intermittence (Institut Supérieur de Culture Ouvrière, Conservatoire royal de Bruxelles…), il est, depuis 1999, archiviste et scientifique aux Archives & Musée de la Littérature. Il est l’auteur de nombreuses publications.
La Mouette blanche d’Anton Tchekhov est son premier essai, un essai envoûtant qui flirte avec la fiction.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).