Quand on connaît la méchanceté de la nature humaine, qui se montre ouvertement dans les libres relations des peuples (tandis que dans l’état civil et juridique elle se voile sous la contrainte du gouvernement), il est toutefois étonnant que le mot « droit » n’ait pas été encore tout à fait banni, comme pédantesque, de la politique guerrière et qu’aucun État n’ait encore eu l’audace de se ranger publiquement à cet avis ; car on cite toujours ingénument Hugo Grotius, Pufendorf, Vattel, d’autres encore (tous déplorables consolateurs), pour justifier une offensive de guerre, quoique leur code, rédigé sous forme philosophique ou diplomatique n’ait pas et ne peut même pas avoir la moindre force de loi (parce que des États, comme tels ne sont soumis à aucune contrainte extérieure commune). Il n’existe pas un seul exemple qu’un État ait jamais été amené par des arguments étayés sur les témoignages d’hommes de cette importance, à renoncer à ses projets.
Préface de Jacques Steiwer
Emmanuel Kant (1724-1804) est un philosophe prussien, fondateur du criticisme et de la doctrine dite de l’«?idéalisme transcendantal?». Il est un des grands penseurs des Lumières allemandes. Il a exercé une influence considérable sur l’«?idéalisme?» allemand, la philosophie analytique, la phénoménologie, la philosophie moderne et la pensée critique en général. Son œuvre est essentielle pour tout penseur.
En savoir plusJacques Steiwer a fait des études de philosophie et de lettres à la Sorbonne, où ses référents étaient des professeurs comme Paul Ricœur, Jean Wahl, ou Vladimir Jankélévitch. Après un doctorat d’État en philosophie au Luxembourg, il a enseigné à l’École européenne de Bruxelles I. Il a dirigé l’École européenne de Varese en Italie, puis celle de Bruxelles III. Jacques Steiwer est un philosophe engagé politiquement ; il a notamment collaboré avec le théoricien marxiste Ernest Mandel à l’Institut de Sociologie de l’ULB. Il a de nombreuses publications à son actif.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.