Pascal a écrit : « L’homme, imbécile ver de terre, mais c’est préjuger de ce lombric dont nous ne savons à peu près rien ! » Il a raison, et bien au-delà du lombric…
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Pascal a écrit : « L’homme, imbécile ver de terre, mais c’est préjuger de ce lombric dont nous ne savons à peu près rien ! » Il a raison, et bien au-delà du lombric…
Comme l’homme se juge intelligent par définition, il dénigre ce qu’il ne comprend pas. J’ai connu une dame qui, devant des propos dépassant son entendement, disait à son interlocuteur, après quelque ré-flexion : « Tu es bête ! »
Les animaux ont le malheur d’être privés de la parole (un bonheur, corrigeront certains misanthropes). L’homme peut donc sans peine les écraser de sa supériorité. Pris au mieux, il les nomme ses frères inférieurs. Comédie ! Il n’est guère enclin à les tenir pour membres de sa famille. En fait l’animal est hors cause. Pendant des siècles, les savants ont soutenu que les « bêtes » n’éprouvaient pas de sentiments. C’étaient des machines, sans plus. On peut lire, par exemple, dans le dictionnaire de Trévoux : « Il y a bien de l’apparence que M. Descartes a été poussé par sa doctrine à soutenir que les bêtes ne sentent point… » Dans le Discours de la Méthode, l’auteur ne les compare-t-il pas à des horloges ? Ce n’est pas la seule bêtise sortie de la plume de ce savant illustre. Au rebours de l’ animal privé d’élocution, l’Homme, vous le savez, disserte, explique, clame, s’exclame et déclame, susurre et murmure, vocifère, tonitrue, injurie, commente, invective, chuchote, louange, déplore, célèbre, vitupère ; en bref, use de diverses nuances pour exprimer tant bien que mal, et souvent plus mal que bien, ce qui lui passe par la tête. Cette faculté lui a permis de formuler force concepts abstraits qui ont singulièrement compliqué son existence sans lui ap-porter la moindre certitude. De surcroît, penché sur lui-même, il s’est découvert une foule de particularités qui ont donné naissance à plu-sieurs sciences, la plupart conjecturales et peu aptes à le sortir de ses perplexités… (R. A.)
Roger Avermaete (1893-1988), homme de lettres, romancier, dramaturge, essayiste, critique d’art, dessinateur, animateur et pédagogue, fonde en 1919 le groupe Lumière avec des intellectuels d’avant-garde. Il est fondateur et directeur de l’École des Métiers d’art à Anvers (1926). Membre de l’Institut de France et de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique.
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Ripple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Le Purgatoire est construit comme une image renversée de l’Enfer, soit non plus comme un gouffre, mais comme une montagne. L’ordre des péchés est également inversé : le voyage de Dante va donc du plus lourd péché au plus léger (de l’Orgueil à la Luxure).
Chaque corniche est gardée par un ange gardien : l’ange de l’humilité, de la charité, de la paix, du zèle, de la justice, de la tempérance et de la chasteté ; dans chacune d’entre elles, en outre, les expiateurs ont sous les yeux des exemples de leur vice puni, et de la vertu opposée.