J’ai souvent dit à mes amis de Zwickau que je ne tournerai jamais le dos à la ville, qu’il était important que les jeunes activistes montrent leur visage ici, qu’ils ne laissent pas ce coin de terre aux mains de ceux qui prêchent la violence. Je l’ai dit à mes parents aussi. Oui, même les journalistes. Dans le documentaire de la chaîne ARD sur les primo-votants, je le dis avec une assurance qui semble ne pas me gêner du tout. « Je ne tourne pas le dos à Zwickau ! » Cependant, chaque jour, mes propres mots me semblent plus lourds. Ils ne sonnent plus pour moi comme un cri de guerre, mais de plus en plus comme un mantra que je me récite pour y croire encore moi-même… (extrait)
Nous sommes pendant les années Covid. L’auteur de ce livre est un jeune activiste de gauche, il n’a pas connu la chute du mur de Berlin, mais réalise aujourd’hui que les nazis n’ont jamais disparu de l’histoire, ils sont parmi nous, nous sommes parmi eux. Jakob Springfeld refuse le règne de la violence qui semble à nouveau poindre dans cet Occident qui, pourtant, semblait rêver de liberté et de démocratie, n’était-ce que des mirages dissimulant un monde de croissance et de pouvoir d’achat ? Ses parents semblent même nourrir, aujourd’hui, une sorte de nostalgie de l’Allemagne de l’Est, d’avant la chute du mur, lorsqu’elle était communiste. N’étions nous pas plus heureux, malgré un quotidien plus rude ?
Dans une seconde partie, le lecteur pourra découvrir un court essai (Le fascisme est une philosophie) du philosophe Jacques Steiwer, qui permet de comprendre les rouages historiques qui ont porté les mouvements politiques à se radicaliser à droite. Ces deux textes se complètent parfaitement pour nous faire prendre conscience des dangers des extrême, à l’heure où toute l’Europe semble vouloir effectuer un virage à droite.
Préface de Jacques Steiwer
Jakob Springfeld est un étudiant né à Zwickau en 2002. À Stuttgart, il a reçu la médaille Theodor Heuss pour son engagement particulier en faveur de la démocratie et des droits civiques. Le Zeit-Campus l’a nommé l’un des 100 Allemands de l’Est les plus importants…
En savoir plusJacques Steiwer a fait des études de philosophie et de lettres à la Sorbonne, où ses référents étaient des professeurs comme Paul Ricœur, Jean Wahl, ou Vladimir Jankélévitch. Après un doctorat d’État en philosophie au Luxembourg, il a enseigné à l’École européenne de Bruxelles I. Il a dirigé l’École européenne de Varese en Italie, puis celle de Bruxelles III. Jacques Steiwer est un philosophe engagé politiquement ; il a notamment collaboré avec le théoricien marxiste Ernest Mandel à l’Institut de Sociologie de l’ULB. Il a de nombreuses publications à son actif.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.