Ce livre constitue notamment une traduction française d’un motif littéraire, celui du Double ou, si l’on préfère, du dédoublement de la personnalité dans l’œuvre d’E.T.A. Hoffmann (1776-1822), que l’on considère en général comme le père de la littérature fantastique allemande au XIXe siècle. Il est aujourd’hui une figure de proue dans un domaine bien spécifique du romantisme allemand, à savoir le « fantastique ».
À l’issue d’un scandale lié à une affaire sentimentale, il se vit interdire tout contact avec sa bien-aimée. Comme il ne pouvait plus s’approcher d’elle, Julie devint l’image sublimée de ses rêves les plus hauts et les plus fous. C’est ainsi que le consciencieux juriste – qu’il était dans sa vie publique – se mua, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, en un poète de premier rang.
Cette « double vie » générera l’apparition du motif du Double, qui deviendra la base du système thématique et motivologique de l’écrivain…
Alain Préaux, Docteur en Philosophie et Lettres (Université Libre de Bruxelles), est l’auteur de nombreux articles sur les XVIIIe et XIXe siècles (entre autres Friedrich Schiller, Jean Paul, E.T.A. Hoffmann, Franz Grillparzer, Achim von Arnim, etc.). Professeur à l’École supérieure de traducteurs de la Ville de Bruxelles, il a publié de nombreux ouvrages, notamment sur Hölderlin : Poèmes de l’autre vie (Bruxelles, 1993), Prose de l’autre vie (Bruxelles, 1996), L’Énigme Hölderlin (Bruxelles, 1996), Le Voyage du claustré (Speer-Hölderlin, Bruxelles, 2004). Il est l’auteur d’un essai biographique sur Heinrich Heine (Bruxelles, 2000) et d’un essai intitulé Frères ennemis (Bruxelles, 2012), une somme sur les Images de la rivalité fraternelle dans les littératures européennes.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).