Hugo fut un homme politique visionnaire. Député de la Constituante, en 1848, il aurait pu se présenter en 1852 à la Présidence de la République, mais le coup d’État du 2 décembre 1851 ne lui en a pas laissé l’opportunité. Après la chute de l’Empire, 19 ans plus tard, Hugo à son retour d’exil, s’est estimé trop vieux pour prétendre aux plus hautes fonctions. Il a dû y songer, car on le lui a suggéré, mais il a décliné les offres. Il affirmait : « Je n’ai jamais désiré le pouvoir, mais j’ai toujours recherché l’influence ». Il voulait sans doute éclairer les puissants, et non prendre leur place, rejoignant en cela Erasme et Voltaire dans la posture de « l’intellectuel indépendant ». Il a comme eux choisi l’exil pour se bâtir une tribune d’où sa parole pourrait s’élever en toute liberté. Empêché d’agir dans le présent, Hugo se mit à penser l’avenir de la France et de l’Europe à long terme. Il rêva du bonheur d’une humanité radieuse et pacifiée. Il voulait penser juste, haut et large, loin des calculs électoraux de bas étage qui n’ont pour horizon que l’élection suivante. Même s’il n’a jamais pu l’appliquer, le programme politique de Victor Hugo existe. Il nous l’a détaillé dans ses poèmes, dans sa correspondance, dans ses témoignages, dans ses conférences, dans ses discours, dans ses prises de parole à l’Assemblée Nationale et au Sénat…
Victor Hugo (1802-1885) était poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).