Comme à l’accoutumée, Socrate est en grande discussion. Son interlocuteur du jour est un jeune maraicher qui a pris ses quartiers à l’ombre d’un généreux olivier.
– Socrate, pas une minute à perdre, tu dois nous suivre, tu es menacé ; une réunion de tes amis est organisée chez Criton !
– Bonjour, Hermogène… Mes amis ?, mais ils sont ici, tout autour de nous. Ainsi, Phitias, qui est venu tout exprès au marché nous offrir ces délicieuses pêches du Lycabette. Je vous présente : Apollodore et Hermogène, deux jeunes gens promis à de belles destinées…
– Mais Socrate, tu ne comprends pas, un procès est organisé contre toi ; il faut préparer ta défense.
– Allons, du calme, personne ne nous privera de cette belle matinée. Goûtez-moi plutôt une de ces pêches, ne dirait-on pas qu’elle contient toutes les promesses de l’été ? Nous devisions avec Phitias de ce qu’il en est d’être un bon cultivateur. Nous nous étions accordés pour dire qu’il ne suffisait pas de maîtriser les caprices des saisons et l’art de la taille. Qu’en pensez-vous ?
François Ost, juriste et philosophe, est professeur émérite à l’Université Saint-Louis (Bruxelles) et professeur honoraire à l’Université de Genève. Il est membre de l’Académie royale de Belgique et président-fondateur de l’Académie européenne de théorie du droit. Il a publié une trentaine d’ouvrages en théorie et philosophie du droit, dont la plupart font l’objet de traductions. Docteur honoris causa des universités de Nantes, de Genève, de Montréal et de Montpellier, François OST est titulaire de nombreux prix scientifiques ; il est également l’auteur de plusieurs pièces de théâtre, ainsi que de deux recueils de contes juridiques : Si le droit m’était conté (Paris, Dalloz, 2019) et Nouveaux contes juridiques (Paris, Dalloz, 2021).
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.