L’œuvre de Pieter Bruegel l’Ancien s’inscrit dans son époque, la Renaissance, le « Rinascimento », imaginé dès 1568 par l’italien Giogrio Vasari, on redécouvre à travers toute l’Europe occidentale, les arts, les sciences et, surtout, la littérature. Quelques souverains emblématiques : Charles Quint, François Ier, Henri VIII, Philippe II, ou Soliman le magnifique ; et des condottieres comme Andrea Doria, Don Juan d’Autriche, le duc d’Albe, Hernán Cortez, ou Fransisco Pizarro, sont les acteurs des principaux soubresauts politiques et militaires de l’époque. Sur le plan des idées, Nicolas Copernic (1473-1543), remet en cause la théorie aristotélicienne d’un Univers centré sur la Terre. L’imprimerie, développée grâce aux caractères mobiles en cuivre ou en plomb conçus par le typographe Johannes Gutenberg popularise la diffusion des livres. Martin Luther publie en 1517 les thèses dites de Wittemberg contestant le pouvoir de la papauté.
C’est l’avènement d’une vaste réflexion sur l’altérité, la conception d’un véritable humanisme dont on retrouvera la trace dans l’œuvre d’un Bartolomé de Las Casas (1484-1566), dans les écrits de philosophes comme Antonio de Guevara (1480-1545), ou Érasme de Rotterdam (1466-1536). D’autres auteurs, comme le brabançon Juste Lipse (1547-1606), ou le florentin Nicolas Machiavel (1469-1527), théoriseront sans concessions pour les dogmes de la morale chrétienne, la politique et l’art du gouvernement…
Cependant, une large majorité des habitants de l’Europe étaient encore analphabètes et ne pouvaient véritablement profiter de ces nouvelles opportunités. Les grandes villes, où s’effectuaient la plupart de ces échanges, n’abritaient au xvie siècle qu’un faible pourcentage de la population globale. Paris ne comptait encore que 280 000 habitants. Dans les campagnes, à l’écart de l’agitation de l’histoire, les paysans composant la majorité des soixante millions d’âmes qui peuplaient alors le continent européen, continuaient à vivre au rythme des saisons, avec leur succession de joies et de peines, comme leurs ancêtres l’avaient connu depuis des temps immémoriaux.
C’est dans ce monde, et au milieu de ces contradictions, qu’est né Pieter Bruegel l’Ancien. Ce livre retrace son histoire de manière magistrale.
André Verstandig est historien, spécialiste du monde antique, né à Uccle (Bruxelles) en 1969. Membre de la SRNB, et titulaire de plusieurs distinctions honorifiques, il est l’auteur de plusieurs livres et articles scientifiques de premier plan sur l’archéologie de l’Orient Ancien. Il a notamment publié une Histoire de l’Empire Parte aux éditions Le Cri en 2017.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).